Funeral explique la crise politique en Bolivie

Depuis quelques jours, en plus du Chili, de violentes émeutes secouent également la Bolivie. La répression policière et militaire bat son plein. La cause ? Le résultat controversé des élections présidentielles. Evo Morales, depuis 14 ans à la tête du pays, est repassé au premier tour, après une douteuse interruption des voix lors du dépouillement et des antécédents qui ont fatigué la population de son pays.

Afin d’en savoir plus, nous avons demandé au producteur bolivien Funeral de nous expliquer l’état de la situation. Voici sont écrit :


Version originale en espagnol en dessous.

Le peuple bolivien a pris la rue pour exiger la démocratie.

Evo Morales est le président de la Bolivie depuis 2006, ce sont plus de 14 ANNÉES CONSÉCUTIVES, ce qui est illégal mais également une insulte à la volonté du peuple bolivien.

Origine de la crise : 2016

Evo Morales a organisé un référendum pour changer la Constitution et ainsi pouvoir se représenter une quatrième fois aux élections présidentielles. Les résultats : 51% de la population ne souhaitait pas qu’il se représente. Sans s’en soucier, Evo Morales a ignoré la décision de la population et a fait appel au Tribunal Constitutionnel pour reconnaître son « droit humain » à se représenter. Et c’est ainsi qu’il s’est représenté à l’élection en 2019.

En juillet 2019 ont débuté les feux de forêts en Amazonie bolivienne. Cela a fait remarquer Morales, l’accusant d’être un acteur inconscient, responsable de la tragédie qui détruisait les forêts boliviennes pour l’industrialisation et l’exportation de biens de consommation.

Maintenant :

Après le vote électoral du 20 octobre 2019, une fois les urnes closes, ont été dévoilés les premiers résultats selon un comptage rapide réalisé par le TSE (Tribunal Supremo Electoral de Bolivia). 83% des urnes montraient un résultat de 45,28% de votes à faveur de Morales, et 38,16% de votes à faveur de l’autre candidat, Carlos Mesa. Jusqu’à cet instant, le second tour semblait imminent (en Bolivie, un candidat peut gagner si, et seulement si, il obtient au moins 40% des votes, avec une différence de 10% vis-à-vis de l’autre candidat).

Cette même nuit, le TSE devait présenter le décompte correspondant à 95% des votes, cependant, une panne d’informations de 24h a semé doute et incertitude au sein de la population. Face à la commotion et à la confusion, le président a pris la parole, annonçant l’impossibilité d’un second tour et célébrant une nouvelle fois sa victoire.

Mais le peuple bolivien ne s’est pas laissé faire. La confiance en le TSE étant déjà en baisse depuis 2018 avec la démission de son président et la prise de service de fonctionnaires affiliés au parti d’Evo Morales (le MAS, Movimiento Al Socialismo).

La panne a cessé, et les chiffres ont annoncé Morales gagnant avec 10,1% devant son adversaire, Carlos Mesa, évitant ainsi le second tour. Après 3 jours d’attente et de conflits, l’opposition et la population ont décidé de refuser l’apparente victoire d’Evo Morales.

Un audit de l’OEA (Operador Económico Autorizado) a été demandé et les inspecteurs en charge ont signalé des irrégularités dans le processus de comptage en demandant un second tour.

Tout ceci a généré un mécontentement du parti de Morales, les amenant à dénoncer une tentative de coup d’Etat provoqué par l’opposition, prenant comme prétexte la nature indigène d’Evo Morales comme motif de haine.

« Aujourd’hui, jeudi 24 octobre, les résultats du comptage sont de 100%, désignant Morales comme le seul gagnant avec un avantage de plus de 10%, mais la population bolivienne ne l’accepte pas de cette façon. Ce n’est pas une illusion collective, des preuves circonstancielles et tangibles de fraudes latentes et redoutées ont déjà été présentées. Le décompte a été manipulé en faveur du président autochtone, établissant ainsi une guerre contre le peuple, les mêmes personnes qui l’ont élu en 2006 et qui le renverront en 2019 « .

(Source : The Washington Post)

Les rues prises par la jeunesse : un événement inattendu, des étudiants et des jeunes adultes non loin de 30 ans ont envahi les rues des neuf villes du pays en signe de protestation. « Il ne s’agit pas de soutenir Carlos Mesa (le candidat le plus populaire au poste de président), nous voulons qu’Evo renonce. » Ce n’était pas un vote en faveur du second candidat, c’était une punition pour les méfaits d’Evo Morales et de son gouvernement.

Une génération née dans la démocratie mais n’a pas oublié la lutte de ses parents et grands-parents pour l’atteindre. Aujourd’hui, avec de nouveaux outils et un contexte qui ne permettrait pas les abus commis à une autre époque, les jeunes sont venus défendre non seulement leurs droits, mais également leurs rêves et leurs efforts. « Maintenant, c’est notre tour », « nous ne sommes pas l’avenir, nous sommes le présent ».

Affrontements entre civils et policiers, incendies devant les tribunaux électoraux, grèves civiques, marches pacifiques, mais surtout beaucoup d’union.

Voici la situation en Bolivie. La peur et l’incertitude règnent, mais l’espoir, qui traverse les différents pays d’Amérique du Sud en crise, a fait son chemin au cœur de cette partie du monde.


Updates réguliers de la situation dans les stories Instagram de Funeral.




El pueblo boliviano ha tomado las calles para exigir democracia.


Evo Morales es presidente de Bolivia desde el año 2006, eso son mas de 14 AÑOS CONSECUTIVOS, cosa que no solo es ilegal sino tambien un insulto hacia la voluntad del pueblo boliviano.

Orígenes de la crisis: el año 2016.

Hizo un referéndum para cambiar la Constitución y así poder presentarse una cuarta vez a las elecciones. No conforme con los resultados de dicho referéndum, desconoció la decisión de la mayoría del pueblo e hizo actuar al Tribunal Constitucional para reconocer como “derecho humano” su re postulación. Y así se hizo.

En Julio del 2019 iniciaron los incendios forestales en la amazonía boliviana. Este hecho puso el ojo sobre Morales, juzgándolo ahora como un actor inconsecuente, responsable de la tragedia que destruía los bosques bolivianos para la industrialización y exportación de ganado.

El ahora:

Después de la jornada electoral del 20 de octubre del presente año, una vez cerradas las mesas, se emitieron los primeros resultados después de un conteo rápido realizado por el TSE. El 83% de las mesas computadas mostraban un 45,28% de votos a favor de Morales y un 38,16% de votos a favor del segundo candidato, Carlos Mesa. Hasta ese momento la segunda vuelta se hacía inminente (en Bolivia, un candidato puede ganar siempre y cuando consiga el 40% de los votos y lleve ventaja del 10 % al segundo).

Esa misma noche, el TSE tenía la tarea de presentar el 95% del conteo realizado, sin embargo, un apagón informativo de 24 horas sembró la duda e incertidumbre en la población expectante “¿Qué está pasando?”. Ante la conmoción y confusión, el primer hombre de la nación se expresó proclamando la imposibilidad de una segunda vuelta y así, celebrando una nueva victoria.

Pero la ciudadanía boliviana no se quedó tranquila. La confianza hacia el TSE había sido dañada ya, el 2018, con la renuncia de su presidenta y el ingreso de funcionarios afines al MAS.

El apagón cesó, y para ese momento Evo le llevaba una ventaja de 10,1% a Carlos Mesa, evitando así la segunda vuelta. Después de 3 días de espera y conflictos, la oposición y la población en general se inclinaron por desconocer la aparente victoria de Morales.

Inclusive se solicitó la auditoria de la OEA, cuyos veedores señalaron las irregularidades del proceso de conteo y sugirieron la realización de una segunda vuelta.

Todo esto sólo generó descontento entre la gente de Morales, llevándolos a denunciar un intento de golpe de estado propiciado por la oposición, excusando su naturaleza indígena para el “odio” de la gente.

« Hoy jueves 24 de octubre los resultados del conteo se encuentran al 100%, designando a Morales como único ganador con una ventaja de más del 10% pero la población boliviana no lo acepta así. No se trata de una ilusión colectiva, ya se han presentado pruebas circunstanciales y tangibles del latente y temido fraude. El conteo ha sido manipulado a favor del presidente indígena, estableciendo así una guerra contra el pueblo, el mismo pueblo que lo eligió el 2006 y que el 2019 lo destituirá ».

(Fuente: The Washington Post)

Las calles tomadas por los jóvenes: Un suceso no esperado, estudiantes universitarios y jóvenes adultos no lejos de los 30 años han tomado las calles de las 9 ciudades del país a modo de protesta. “No se trata de apoyar a Carlos Mesa (el candidato a presidente con mayor popularidad), queremos a Evo fuera”. Este no fue un voto a favor del segundo candidato, fue un castigo a las mal manejadas hazañas de Evo Morales y su gobierno.

Una generación nacida en democracia pero que no ha olvidado la lucha de sus padres y abuelos por la consecución de la misma. Hoy, con nuevas herramientas y un contexto que no permitiría los atropellos cometidos en otras épocas, los jóvenes han salido a defender no sólo sus derechos, si no también sus sueños y esfuerzos. “Ahora nos toca a nosotros”, “no somos el futuro, somos el presente”.

Enfrentamientos entre civiles y policías, incendios a los tribunales electorales, paros cívicos, marchas pacíficas, pero sobre todo mucha unión.

Esa es la coyuntura de Bolivia. Existe miedo e incertidumbre, pero una esperanza, que recorre los distintos países de Sudamérica que están en crisis, se ha hecho camino hasta el corazón de esta parte del mundo.