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Orgasmic et 8TM parlent de leur soirée rap : « Mains en l’air »

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Nous étions très impatients de découvrir le concept travaillé par Orgasmic et 8TM à l’occasion de leur nouvelle soirée mensuelle : Mains en l’air. Après une première édition hautement réussie, nous avons pu rencontrer les deux initiateurs de la soirée afin de revenir sur la genèse de Mains en l’air, et plus généralement, pour parler de rap. 


CxC | Orgasmic, 8tm, pouvez-vous vous présenter et nous expliquer votre attachement respectif au rap ?

Orgasmic | Et bien moi mon attachement au rap il existe depuis toujours. J’ai fait partie d’un groupe qui s’appelle TTC, dont j’étais le dj pendant de nombreuses années. J’ai fait partie aussi du projet Klub des Loosers au tout début et puis j’ai refait un album avec Fuzati, mais hors Klub des Loosers, qui s’appelle Grand Siècle. Sinon j’ai un label de musique électronique avec Tekilatex, un ancien membre lui aussi de TTC, qui s’appelle Sound Pellegrino.

8tm | Le rap ça a été la première musique que j’ai écouté. J’ai 24 ans, je suis DJ et producteur, je fais de la musique depuis bientôt 10 ans. J’ai sorti deux projets pour l’instant.

Mains en l’air, la soirée rap d’Orgasmic et 8TM

CxC | Comment s’est faite la connexion 8tm/Orgasmic et comment est venue l’idée de faire une soirée rap ?

Orgasmic | C’est cette soirée où on a joué ensemble qui a un peu tout déclenché.

8tm | C’est ça ouais !

Orgasmic | On a joué à une soirée ensemble pour l’anniversaire d’un ami au Paris Paris. Et J’ai eu un espèce de flash où je me suis dis “Putain, en 15 piges j’ai jamais trouvé un dj rap comme ça », « j’ai jamais vu quelqu’un jouer ça » et je me suis dis « on est exactement dans les mêmes trucs, les mêmes sons.” Et puis même la manière de jouer, le djing rap c’est quand même quelque chose de particulier. Je pense qu’il y’a beaucoup de manières de l’appréhender. Et je pense aussi que les nouvelles technologies ont changé le djing rap, considérablement. Voilà, pour moi ça a été une évidence. Après on s’est recroisés quelques fois jusqu’à cet été. Au même moment, les responsables de la programmation du Nouveau Casino ont changés. Maintenant ils ont une orientation qui est beaucoup plus rap le vendredi. Et il se trouve que le label manager de Sound Pellegrino, Emile Shahidi, était en contact avec le nouveau programmateur et voilà, il nous a décroché une série de soirées. Emile m’a proposé ça et tout de suite je me suis dis que je voulais les faire avec 8tm. Parce que ça me paraissait évident et que c’est beaucoup plus cool d’être en crew que tout seul. Surtout pour ce genre de truc, à la base je suis pas promoteur, 8tm non plus donc on a besoin d’être en équipe. Et puis ça permet de fédérer plus de gens que si on est isolé. Surtout le rap, c’est un truc qui se fait toujours crew. Dans la musique de manière générale mais encore plus le rap, y’a toujours cette notion de crew !

CxC | Contents de cette première soirée Mains en l’air ?

Orgasmic | Hyper contents, franchement on a été très vite pour l’organiser. Compte tenu de ça on est vraiment contents du résultat c’est clair. Le set de Zora Jones et Sinjin Hawke c’était exactement ce qu’on voulait que les gens reçoivent comme son. C’est à dire que c’est un set où il y avait à la fois des nouveautés, beaucoup de trucs que les gens ne connaissaient pas forcément. Tout était dans la même lignée, même quand ils passaient des trucs hyphy ou autre chose c’était hyper cohérent. Et c’est ce genre de dj là et ce genre de vision du djing rap qu’on aimerait propager tu vois.

Le set de Zora Jones et Sinjin Hawke c’était exactement ce qu’on voulait que les gens reçoivent comme son.

8tm | Leur set représentait vraiment la soirée ! Je pensais pas qu’il y aurait autant d’engouement, qu’il y aurait autant de monde et que, notamment pendant le set de Sinjin et Zora, les gens soient aussi réceptifs. Il y a toujours une petite appréhension, c’est le Nouveau Casino, le public est grave mélangé, y’a pas que des gens qui viennent spécialement pour notre soirée. Mais j’ai l’impression que les gens ont grave adhéré, que même s’ils ne connaissaient pas, ils ont été surpris dans le bon sens.


CxC | Vous avez commencer à communiquer assez tard et pourtant le public a répondu présent pour cette première.

Orgasmic | Carrément, je pense aussi qu’on se rend bien compte que le rap à Paris a pris un essor assez inédit dans les trois dernières années. Donc maintenant t’as pléthore de soirée rap. Je pense qu’il y a de la place pour une vision qui est la notre et qui est peut être un petit peu différente de ce qui se fait dans le reste des soirées hip hop à Paris. Et l’objectif ça serait aussi d’arriver à mélanger les gens qui ont, je dirais un aspect visionnaire du djing rap, avec peut être justement les rappeurs français pour une fois. Maintenant que le rap français est en train de muter et qu’il y a cette génération beaucoup plus décomplexée, peut être qu’on arrive enfin à quelque chose ou on va enfin pouvoir faire se mélanger les gens. Et puis je pense que les rappeurs français devraient s’ouvrir aussi à ce qui se passe ailleurs, plus que les deux, trois gros rappeurs que tout le monde connait, je veux dire qu’il y’ a plein de chose dont on peut s’inspirer, il y a plein de forme de rap et de r’n’b autour du monde maintenant. Donc voilà, si on peut un peu leur ouvrir l’esprit c’est aussi un des buts de ces soirées Mains en l’air. C’est aussi pour ça qu’à chaque fois il y’aura des hosts, c’est à dire un rappeur ou un groupe pour aussi faire vivre la soirée et faire se mélanger l’aspect purement djing et les rappeurs.

CxC | Vous envisager d’avoir des Mc’s/ groupes qui se produisent en live ?

Orgasmic | Ouais, évidement c’est pas le but premier non plus de la soirée de produire des lives. Après on aimerait justement qu’il y ait cet esprit. Tu vois les rappeurs aux Etats-Unis font toujours des apparitions en club où il viennent, le dj met leur son et il rappent par dessus. Ce genre de trucs. j’aimerais que cette culture, on parviennent à la développer, que les rappeurs soient plus conscients de ça. Peut être que c’est nouveau parce qu’avant c’était pas permis puisque nous-même on ne jouait pas de rap français. Sûrement le rap français se rapproche de quelque chose qu’on peut jouer en club. On peut le mélanger avec des tracks de rap américain ça ne pose aucun problème, avant c’était peut être plus compliqué. Même moi, franchement, pendant 15 ans je jouais un Booba une fois de temps en temps mais jamais plus d’un morceau de rap français par set. Alors que maintenant, si je voulais je pourrais faire un set entier d’une heure avec que des morceaux de rap français.

Sûrement le rap français se rapproche de quelque chose qu’on peut jouer en club.

CxC | Vous avez joué PNL, Niksa, qui ont été des gros moments de la première édition.

Orgasmic | Je pense que le succès des soirées rap est dû au fait qu’en ce moment dans la techno et la dance music il y a peu de chose qu’on peut chanter. Ce qui est à la mode actuellement c’est de la techno instrumentale et à un moment dans une soirée, t’es un peu bourré et t’as envie de chanter des chansons qui mettent tout le monde d’accord et qu’on connait tous par coeur. À un moment, c’est venu jusqu’au club où on ne joue pas de rap d’habitude tu vois. Et là on est arrivés à une autre étape où il faut aller plus loin dans le processus, il faut qu’on écrive l’étape d’après.

CxC | Les tempos étaient assez lents dans vos sets, malgré tout les gens ont grave dansé.

Orgasmic | Ça veut plus rien dire ça maintenant, parce que les tempos ont baissés de toute manière. Pas que dans le rap, moi quand j’étais gamin la hard techno c’était quasiment 200 bpm ! Aujourd’hui ça paraîtrait complétement absurde. Tout à tellement ralenti mais c’est plus groove en même temps. Justement quand j’ai commencé dans le rap, quasiment tous les sons étaient à 90 bpm et les beats à 60/70 bpm c’était assez rare mais je trouvais ça beaucoup plus groovy, c’était les débuts de Timbaland et de toute cette mouvance. Finalement le rap se transforme aujourd’hui en tout ce que j’ai toujours voulu qu’il soit !

CxC | Vous n’avez pas beaucoup joué de baile funk / dembow qui sont des formes de rap locaux en Amérique latine et qui sont assez présents dans tes sets depuis longtemps Orgasmic.

Orgasmic | On voulait pas trop effrayer les gens dès le départ. Je pense qu’il faut commencer rap, puis dériver vers autre chose pour les amener ailleurs avec le rap comme point de départ. Si on commence tout de suite dès la première édition à faire une demie heure de dembow, une demie heure de baile, les gens ne vont plus rien comprendre. Donc on va les amener tranquillement vers ses choses là mais il faut quand même qu’on marque notre territoire.

CxC | Et laisser le soin aux invités d’aller justement vers ces sons ?

Orgasmic | Exactement, et on demande à nos invités de faire des sets peut être plus rap que ce qu’ils ont l’habitude de faire quand ils ne sont pas à 100 % dans ce son là. En même temps, on est des gens qui ne jouent pas les mêmes truc pendant six mois. Donc il est possible qu’à la prochaine, qui aura lieu un samedi, qui est une date plus électronique dans la programmation du Nouveau Casino, on joue plus de dembow, d’afrobeat, etc. Et pour la première on ne voulait pas trop faire peur au gens non plus. Et je t’avouerais que je suis pas fan de ce qu’on appelle le truc global bass, je trouve que c’est un terme un peu fourre-tout, et j’avais pas envie que la soirée deviennent LE truc global bass à Paris. C’est un truc en plus qui tourne souvent au woop-woo-woop genre moombahton. Voilà, je trouve que ça a une connotation un peu chelou dans laquelle on n’a pas envie de rentrer. Je préfère que ça soit des soirées rap en incluant des choses que l’on considère comme du rap même si c’est pas du rap sous sa forme conventionnelle, que ce soit au niveau du langage ou de la production. On ne veut pas non plus que ça devienne les soirées où c’est n’importe quoi, où tu joues un track juste pour jouer un truc différent, qui vient d’un autre pays, que personne ne connait. Moi je suis dans pas dans ce créneau là. Si j’aime le baile funk ou certains trucs de dembow ou beaucoup de trucs afro-beat c’est parce que j’y vois du rap et du r’n’b. Moi c’est toujours avec un point de vue rap que je vois ces musiques là, pas avec un point de vue global bass justement.

8tm | Le rap c’est de toute manière l’influence première de la soirée, moi je joue que du rap, même si je peux faire des petits écarts.

Orgasmic | En plus le rap existe depuis un bout de temps, tu peux faire 10 000 sets différents en jouant du rap et en jouant des trucs que tu aimes en plus. On n’a pas eu beaucoup de throwbacks pour la première mais à la prochaine y’en aura peut être plus. C’est ça qui va faire je pense l’intérêt de nos soirées, c’est que tu vas être surpris, peut être que tu vas découvrir d’anciens morceaux qui sont pas de ta génération ou auxquels t’as pas eu accès parce que t’as pas cette culture là. Il y a tellement de micro-mouvements dans chaque ère du rap, il y’a certains courants qui ont disparu, d’autres qui ont évolué en autre chose, particulièrement dans la musique de rap dédiée à la danse et aux clubs, je pense qu’il y’a vraiment des tas de variantes à exploiter.

CxC | Cette collaboration entre vous deux pourrait aller plus loin ? Avec la nouvelle génération par exemple ?

Orgasmic | Ouais bien sûr, il y a beaucoup de choses à faire. Et c’est assez varié en plus. Les gens se prennent le succès de PNL dans la gueule et ils croient qu’il n’y a que ça peut-être, que du rap qui parle de business, etc. mais au contraire le rap est super ouvert, on voit déjà qu’il ya des mecs comme Vald qui ne parlent pas du tout de la même chose. j’aime bien aussi un mec de Strasbourg, HAsh Kidd, qui est aussi producteur et qui a un délire de son jazzy, très posé. Je pense que tout ça ne va faire qu’être de plus en plus varié et évidement il y’a beaucoup de choses intéressantes là-dedans. Et je pense que ces gens là sont super ouverts pour les instrus, ils n’ont pas vraiment de barrière, si le beat leur plait ils ne se censurent pas.

CxC | Cette jeune génération de français elle est plus ouverte que ses ainés ?

Orgasmic | Comme tous les courants musicaux ça fonctionne par cycle, là on est dans un cycle plutôt aérien, cloud. Certes il y’a des choses qui se ressemblent mais on peut pas leur en vouloir, ça a toujours fonctionné comme ça. Il y’a 15 ans, tout ressemblait à Mobb Deep en France, tout le rap c’était un sample de piano, et c’était ultra mal produit en plus ! Maintenant ce qui est bien avec la nouvelle génération de producteurs c’est qu’ils ont capté les outils. À l’époque les mecs t’expliquaient que leur musique ne sonnait pas parce qu’ils n’avaient pas masterisé dans tel studio à New-York, avec tel ingénieur du son. Mais c’était de la connerie ! C’est juste que les mecs utilisaient les mauvais instruments, les mauvais kits. Ils captaient pas ce qu’était une Tr 808 etc. Toute la génération de nouveaux producteurs ça n’a rien a voir. Ils geekent beaucoup sur internet, ils captent beaucoup plus quoi est quoi. Tu veux comprendre quelque chose t’as toujours un tuto sur internet, si tu veux savoir comment compresser un truc tu as la solution sur le net. Tout est beaucoup plus ouvert et ils sont beaucoup plus efficaces dans cette génération que dans les anciennes. Je dirais que dans le son, ce nouveau rap français, en dehors de PNL parce là c’est particulier, jusqu’à Kaaris il y a l’inspiration américaine mais très francisée. C’est à dire les beats très en arrière, tout en mediums, quasiment pas de basse. Comme sonne le son de manière générale en France d’ailleurs, dans la musique électronique française c’est très comme ça aussi. Ca s’explique par plusieurs choses. Déjà, en France on n’a jamais eu ces sound systems bassy comme dans les pays anglo-saxons donc on n’envisage pas la musique de la même manière. Surtout avec le rap de maintenant où les basses sont souvent de la sub, tu peux pas écouter cette musique sans avoir de basses, C’est pas une musique qui s’écoute sur un téléphone ou un ordi portable. Je pense que tu passes dans ce cas à côté de la moitié ou des trois-quarts du morceau que tu écoutes.

CxC | Vous pensez exporter Mains en l’air en dehors de Paris ?

Orgasmic | Si ça intéresse les gens, carrément, on aimerait vraiment beaucoup ! D’ici le printemps ou l’été 2016 ça serait parfait. On va essayer de propager cet état d’esprit dans lequel on fait notre truc. Pour avoir jouer à Lyon récemment, pour les soirées Pray For organisées par Artjacking, j’avais halluciné justement à quel point les gens connaissaient les morceaux. Ce qui peut être un peu frustrant parfois dans toutes ces soirées rap, c’est que le public connait cinq morceaux. Et sorti des deux Drake et trois Young Thug qu’ils connaissent, après pour les faire danser sur autre chose c’est parfois un peu compliqué. Mais nous ce qu’on essaye de faire c’est de fédérer les gens qui s’arrêtent pas à ces 3 tracks là, qui ne s’arrêtent pas aux rappeurs qui font les millions de vues ou de ventes. Le rap c’est vaste, y’a toujours des nouveaux trucs, des mecs qui arrivent, y’a toujours un endroit où regarder. Et on n’a pas l’impression si tu veux quand on va dans d’autres soirées rap que les dj font ce boulot là. Mais encore une fois, y’a une infinité de manières de faire ce travail. Et nous c’est clair qu’on a peut être un truc un peu défricheur, on va peut-être tenter plus de choses. Tu sais, beaucoup de dj ne se permettent pas de passer des tracks qu’ils écoutent chez eux tant qu’ils ne sont pas très connus, qu’ils ne sont pas plébiscités par les gens, y’a une certaine forme de non prise de risque, d’auto-censure.

CxC | Peut-être justement pour être certain de plaire au public ?

Orgasmic | Ouais mais dans un set t’es pas obligé d’enchainer une heure de tubes ! Tu peux mettre quatre tubes, un truc un peu moins connu pour faire aussi découvrir des choses aux gens.

8tm | Et en général ça marche.

Orgasmic | Bien sûr, parce que toi, si tu estimes que ça a sa place dans ton set, pourquoi les gens, si ils écoutent ça, ce ne serait pas leur cas aussi ?

CxC | Et votre track ou artiste rap favori en ce moment ?

Orgasmic | Le truc sur lequel je bloque en ce moment c’est un morceau d’un rappeur qui s’appelle Kekra, le track s’appelle Peu Stu et qui n’est pas encore sorti. La chaine youtube est un peu mystérieuse mais la vidéo a été posté par Because dans le cadre d’un projet qui devrait s’appeler Piège (Trap quoi !). Et c’est un rappeur qui a sorti quelques projets et qui sont trouvables sur le net. J’adore ce qu’il fait, il a vraiment son truc à lui et j’ai hâte de voir ce qu’il va produire dans le futur.

8tm | Tu sais quoi, dernièrement j’ai quasiment pas écouté de son, je bosse sur mes prods en ce moment, je suis un peu déconnecté, il y a tellement de projets que je dois télécharger ! En morceau, y’a Rich Sex de Future sur lequel j’ai vraiment bloqué, je suis en boucle dessus. C’est vraiment un de mes morceaux préférés de Future.

Orgasmic | En parlant de Future, y’a MMM un son en feat avec Diddy, y’a une sorte de beat de grime, le track est vraiment mortel.

8tm | Ah si je sais ! Je bloque sur un son de Ty Dolla $ign qui sort sur son prochain album, le track s’appelle Sitting Pretty. Et d’ailleurs cet album va être vraiment mortel.

Orgasmic | Je l’ai joué justement dans un set sur Rinse, avec le Kekra ! Et il y a plein de trucs qui sortent ce mois-ci ! Le Slime Season 2 de Young Thug est mortel aussi. Il y a beaucoup de trucs London on the track, hyper lents, hyper biens. Les deux Slime Season je les trouvent vraiment incroyables, ils sortent à quelques mois d’intervalle. On n’a même pas eu le temps de digérer le premier que le deuxième est déjà là, hyper fat. En Afrobeat y’a un truc que j’écoute beaucoup, le gars s’appelle Wizkid. Il vient de faire un freestyle sur un edit de Good Times le morceau de Jamie XX avec Popcaan et Young Thug. Et j’adore sa version, elle est incroyable ! Il était à Londres dernièrement pour enregistrer une mixtape que j’ai tellement hâte d’écouter ! Un autre nigérian que j’adore c’est Burnaboy, qui sort un album le 23 novembre, et même si c’est pas encore sorti je sais que ça va être mortel, je conseille vraiment d’écouter ! C’est un artiste que je n’ai découvert qu’en mai dernier quand j’ai commencé à m’intéresser vraiment à l’afrobeat. Il sort des trucs depuis quelques années, c’est un mec que j’adore, y’a une sorte de délire un peu Shabba Ranks, il est dans la frange je dirais reggae 90’s de l’afrobeat. Quand je parle d’afrobeat je parle surtout des trucs anglophones, qui sont majoritairement des sons ghanéens et nigérians. Pour moi c’est ce qu’il y’a de plus abouti et qui en plus rassemble le plus d’influences différentes. Dans les pays anglophones il y’a l’influence UK funky qui est très importante mais en même temps il y a celle d’Akon, celle du reggae 90’s, celle du r’n’b moderne , beaucoup beaucoup de choses à la fois, et évidement les beats africains. Pour moi c’est ce qu’il y’a de plus novateur et créatif en ce moment. Et en plus il y a un truc bon esprit, on est dans des pays très religieux, avec une pauvreté très présente aussi. Et du coup il y a une approche de la musique qui est beaucoup plus positive que par chez nous. En cela c’est positif parce que dans le monde il y a de moins en moins de barrières et que cette musique justement elle véhicule des valeurs positives. Et je pense que c’est ce qu’il y a de plus moderne à l’heure actuelle. Pour découvrir l’afrobeat il y a l’émission de Yannick Do sur Rinse FM, 97 % Africa, si tu veux découvrir ce genre il a vraiment un point de vue intéressant, j’adore ses sélections, soit je connais les morceaux soit je suis là “putain c’est quoi ça ?!”. Il couvre vraiment tout le spectre de la musique africaine récente et il le fait vraiment bien.

CxC | Pour finir, le rap c’était mieux avant ?

Orgasmic | Non le rap c’est mieux maintenant, et ça sera encore beaucoup mieux dans le futur ! Je trouvais que d’une manière c’était presque zémourien de dire ça. C’est peu le truc des mecs qui sentent qu’ils sont trop vieux, un peu dépassés par les évènements. C’est une certaine manière de se valoriser, en tirant sur une corde négative, de pas être dans une démarche positive mais plutôt d’être dans la négation. C’est pour moi les vestiges de l’ancien monde qui en train de mourir je pense .

8tm | Tu pouvais dire ça au début des années 2000 peut être, y’avait vraiment une période de transition, le rap français était un peu relou mais aujourd’hui je suis vraiment heureux de vivre notre époque et d’entendre ce que j’entends !

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La Mains en l’air #2 aura lieu ce samedi et on t’offre 2 x 2 places pour y assister !
Pour savoir comment participer, rendez-vous sur notre page Facebook.


 BONUS : REPORT MAINS EN L’AIR #1


Vendredi 30 octobre, nous arrivons tôt au Nouveau Casino, vers minuit et demi. La salle est déjà remplie d’une petite quantité de curieux ou fans qui attendaient cette première Mains en l’air avec hâte. C’est 8TM qui est aux platines pour le « warm-up ». Le jeune producteur et DJ distille un set rap sudiste massif, aux basses vrombissantes faisant déjà se déhancher le public. Une silhouette bien connue est sur scène pour hoster la soirée : il s’agît de Cuizinier, venu prêter main forte pour l’occasion !

Après une heure de set, c’est au tour du second organisateur, Orgasmic de prendre le relais. Le set d’Orgasmic suit la dynamique rap d’8TM, puis file progressivement vers de grosses bombes grime – Skepta, That’s not me – , avant de lâcher Abonné, titre de PNL dont l’album sortait le jour même mais déjà repris en cœur par le public (la fuite quelques jours plus tôt jouant probablement).

Le Nouveau Casino fait quasiment salle comble quand Orgasmic laisse les platines à la double tête d’affiche de la soirée : il s’agît de Sinjin Hawke et sa compagne Zora Jones qui s’est vue ajoutée au line-up quelques jours avant l’événement. Le duo barcelonais aux commandes de l’entité biotech digitale, simplifions « label », Fractal Fantasy est rarement de passage par chez nous, mais sûr que les présents au Nouveau Casino pour la Mains en l’Air #1 n’oublieront pas de ci tôt leur set. Il aurait été difficile de trouver meilleure tête d’affiche pour coller à l’esprit de Mains en l’Air. Le set du binôme espagnol fut une fine sélection de la crème de la bass music, club-ready music, dopée à du rap et à des rythmiques trap bien senties… ce fut, en fait, une escalade de musiques bigrement dansantes et tellement rafraîchissantes, avec même de la vogue house de MikeQ (Thunderscan VIP – MikeQ & Sinjin Hawke). Mention spéciale au sample d’intro d’Ayo Technology merveilleusement placé. Sinjin Hawke et Zora Jones ont véritablement donné l’impression d’enchainer les titres avec grand plaisir doublé d’une facilité déconcertante, on n’a pas arrêté de nous remuer le set durant (rallongé avec le changement d’heure au milieu !).

Après que SInjin Hawke et Zora Jones nous aient bien fatigués, c’est 8TM et Orgasmic qui reprennent les commandes et continuent d’ambiancer la foule toujours réceptive, jusqu’à la fermeture du club. Un second titre de PNL, J’suis PNL, en début de set d’Orgasmic unit une fois de plus le public et confirme l’impact du son PNL en club.

On ressort de la première soirée Mains en l’Air très heureux d’avoir écouté des musiques que l’on entend trop rarement en soirée, preuve que le rap se porte bien en 2015, et qu’il est possible de faire danser un club parisien entier toute la nuit sur des rythmiques lointaines d’un classique 120 bpm. Petit bémol, pas de tracks libellés baile funk et dembow comme ça avait pu être annoncé… mais fort possible que King Doudou aka Douster, headliner de la seconde édition de ce samedi rattrape la donne !