Après le Brésil, direction l’Egypte pour le second épisode de 1PLACE4BEATS, une nouvelle série d’EP du label Radio Chiguiro qui s’intéresse à la musique électronique globale à travers différentes régions du monde.
Dans l’élan de la compilation caritative ACIL qui réunissait 49 titres issus de 28 pays au service des victimes du séisme en Turquie et en Syrie, Radio Chiguiro continue sa quête de musiques électroniques globales en lançant une nouvelle série. Chaque épisode de 1PLACE4BEATS s’intéresse à un pays ou une île, à travers les yeux de producteurs confirmés ou émergents. Après un coup d’envoi chaleureux donné par quatre producteurs brésiliens, c’est la bouillonnante Egypte qui est ici au centre de l’attention. Sur cet EP, Abdo Keita, Besh, Logical Da9ud, Essperx et Yunis partagent leur interprétation d’une scène underground en mouvement, s’inspirant de la musique populaire shaabi et du mahraganat, avec les yeux rivés vers le futur.
Souvent aperçu aux platines derrière l’icône Shobra El General, c’est Hamza Kenawy qui se lance officiellement en solo sous le pseudonyme Abdo Keita. Il propose « Howa fi eh? » (qui signifie « Qu’est ce qui se passe ? »), une introduction mystique, à mi-chemin entre le mahragan et la techno acide, deux grandes influences du Strasbourgeois originaire du Caire. Le décor rétro-futuriste étant posé, nous découvrons Besh, figure émergente de la scène underground cairote. Il s’inspire de l’audace du hip-hop, du côté catchy de la pop et de la spiritualité du folklore égyptien pour délivrer des productions et des textes dans l’air du temps. Entre respect des traditions et musique avant-gardiste musclée, il livre deux exemples de son style, à l’aube de la sortie de son album. Véritable banger, « Gowa el Goyoob » est un petit bijou de trap shaabi émotionnelle, sublimé par la voix entêtante de son camarade Logical Da9ud. Dans un exercice plus brutal, il propose également le texturé « Qad Waradna » en duo avec Essperx, qui apporte une dimension drum’n bass expérimentale au morceau. Installé depuis peu à Paris, Yunis rejoint le line-up avec « Matgarabsh, ha! » (« N’essaye pas ! »), turbine percussive à mille lieues des mélodies au synthétiseur et à la flûte Ney qu’il propose habituellement. Un EP épique qui projette le folklore égyptien dans un avenir électronique grandiose !