J’ai eu la chance de faire la connaissance de Onelight il y a bientôt quatre ans, quand le boss du label Musique Large, Rekick, m’a conseillé de le booker pour une soirée organisée avec mon école à Nancy. Son DJ set, bigrement efficace, m’a beaucoup impressionné. Onelight a la facilité de jouer des musiques pointues comme populaires, afin d’en faire un tout cohérent capable de faire bouger n’importe quelle foule, que ce soit lors d’une soirée étudiante exigente ou bien au Social Club.
Couvre x Chefs est né de l’envie de parler de gens qui nous entourent, et qui ont des projets qui nous branchent; c’est donc naturellement que, lors du lancement de celui-ci, j’ai fait appel à Onelight afin de réaliser un mix exclusif pour notre petit blog qui à l’époque contait moins de 10 articles. Fervent suiveur depuis plusieurs années de l’évolution des excellents mixes qu’il diffuse à un rythme effréné (le #50 est sorti récemment), j’ai voulu proposer une interview à Onelight afin d’en savoir plus sur ses activités, car le gaillard est bien loin de n’être « que » disque jockey!
Onelight le vaillant DJ de Musique Large, par Pierre ThyssCxC : Salut Onelight! Tu as été l’auteur d’une de nos premières Couvre x Tapes… mais pour ceux qui ne te connaissent pas encore, peux-tu te présenter ?
Onelight : En résumé, on peut dire que je suis web journaliste et DJ.
Pour être plus précis, j’ai commencé mon activité dans le cyber-espace via Stereotree, un webzine que j’ai crée il y a 6 ans avec mon comparse Ripklaw. Le but, à la base, était de mettre en avant les nouveaux talents français et les musiques modernes plus globalement avec une certaine exigence en termes d’écriture. S’en sont suivis moult projets comme les free tapes Beat Heroes, les séries de mixes Velvet Grooves ou encore les compilations Growing Fruits, C.O.Q ou plus récemment 5 Years avec la participation d’artistes que nous aimons et suivons depuis le début comme par exemple Dal -Gren alias Walter Mecca, Fulgeance, Tayreeb, Everydayz, Mister Bibal ou encore le danois Robin Hannibal. Pour l’heure, le site est en pleine mutation, j’espère qu’on pourra vous présenter ça bientôt !
J’ai ensuite eu la chance de rejoindre le label Musique Large dans la foulée (en 2010), bastion français de la musique ultra-moderne et festive si il en est, en compagnie de Fulgeance, Rekick, Débruit ou encore les Baron Rétif & Concepción Perez. J’y officie vaillamment en tant que DJ, entre autre. Nous sortons en Mars un EP du légendaire Laurent Garnier et on est super excités. Plus quelques autres surprises arriveront un peut plus tard également. C’est vraiment une belle aventure.
J’essaye vraiment de transmettre un maximum d’émotions, de faire des ponts entre différents styles musicaux sans avoir de barrières et sans faire quelque chose de trop linéaire, de créer ma propre matière à partir de celle des autres.
CxC : Comment as-tu commencé à mixer ?
O : A force de passer mes journées à écouter énormément de musiques et à en acheter d’une manière qui frôlait l’autisme, je me suis dis que c’était la suite logique. Et c’est venu assez naturellement. Même si ça reste un parcours long et ardu.
CxC : Comment conçois-tu tes sets ?
O : J’essaye vraiment de transmettre un maximum d’émotions, de faire des ponts entre différents styles musicaux sans avoir de barrières et sans faire quelque chose de trop linéaire, de créer ma propre matière à partir de celle des autres. Après, tout dépend du contexte et je pense qu’il faut savoir s’adapter un minimum tout en restant fidèle à ses idées.
Rekick, Ripklaw et Onelight à Nancy en 2010, Photo de Ludmilla Cerveny
CxC : Sur quel matériel travailles-tu ?
O : Principalement sur ordinateur et avec diverses controler. C’est un support qui permet de faire des choses intéressantes, de malaxer des morceaux différemment. Il y a aussi des inconvénients. Mais pour l’idée que j’ai d’un DJ Set, c’est une façon de faire assez pertinente à mon sens. Il m’arrive aussi d’utiliser des CD’s ou plus rarement des vinyles.
CxC : Que penses-tu du fait que beaucoup de djs soient aussi producteurs ? Dans les faits, ce sont deux choses totalement différentes que pas mal de gens ont tendance à mélanger malheureusement… C’est nécessaire de savoir faire les deux ?
O : A vrai dire et comme tu dis, pour moi ce sont deux choses complètement différentes qui peuvent se compléter néanmoins. Un bon DJ n’est pas forcément un bon producteur et vice versa. Même si certains y arrivent remarquablement bien, ça reste assez rare dans l’ensemble. Après, pour ma part, je pense qu’il faut agir selon son propre feeling.
CxC : Tu envisages de te mettre à la production ?
O : Je ne suis pas musicien donc pour l’instant, par manque de temps, je me consacre surtout au DJing, car j’ai encore beaucoup de choses à faire et à apprendre.
Onelight, par Laurene Berchoteau
CxC : On vient de voir ton passage dans l’émission de Teki Latex « Overdrive Infinity », diffusée en streaming sur Dailymotion, tu peux nous parler de cette rencontre avec Teki?
O : C’était vraiment cool. Teki Latex est un artiste plein de riches idées. J’ai toujours beaucoup écouté ce qu’il faisait, de TTC à son album solo avec Gonzales en passant par Sound Pellegrino, qui est un label que j’admire beaucoup pour plein de raisons. On a fait connaissance il y a peu et je suis ravi d’avoir été son invité.
CxC : Quel est le concept de son émission ?
O : En toute logique, on peut affirmer que c’est une Web-Emission dédiée aux DJ’s avec un aspect visuel travaillé. J’espère que ce projet va continuer d’évoluer car c’est clairement intéressant.
CxC : Quel DJ qui t’a le plus impressionné ? Y en a-t-il que tu citerais comme référence ?
O : En France, il y a notamment Gilb’R et I:Cube que j’admire beaucoup. Ils ont cette rare faculté à faire des choses intemporelles et ils arrivent à garder une très forte empreinte sur chacun de leurs projets. C’est toujours un plaisir de les écouter. Hors de nos frontières, j’aime beaucoup des gens comme Todd Terje, Jackmaster ou Jimmy Edgar, qui reste l’un des artistes qui me fascine le plus (son label Ultramajic est à suivre de très prés). Récemment, j’ai vu DJ Slow (qui gère le label Pelican Fly) et je dois dire qu’il m’a vraiment scotché, il dégage une énergie folle.
CxC : Enfin pour terminer… d’où vient ton blase ?
O : Outre toute inspiration mystique, c’est un peu comme certains grapheurs, j’ai choisi ça car j’aimais bien l’écrire et ça sonnait plutôt bien.
CxC : Merci pour ta participation ! On attend de voir un de tes prochains sets avec impatience ! #TAHAW
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