Oklou, The Rite of May [NUXXE]
Oklou a déjà dépassé la scène électronique, elle n’y a peut-être d’ailleurs jamais été. Elle sort chez l’excellent Nuxxe (coucou chloé, sega bodega, shygirl), un EP : The Rite Of May.
Dire qu’Oklou produit une pop romantique et futuriste, serait sans doute assez réducteur. Pourtant, il y a quelque chose dans The Rite Of May, comme un dépassement des genres, une hybridation de l’époque touchante, dire si l’on est en face d’un EP électronique, R’n’B ou pop est assez délicat. La musique d’Oklou est sans doute inqualifiable, elle dépasse tout ça. Bien loin de lui retirer des qualités, c’est justement cela qui lui donne une puissance magistrale.
Un trait d’époque pour la musique.
Dans The Rite of May, on est aux prises avec des samples plutôt jazz, des mélodies de clavier, un peu d’autotune, des beats synthétiques, , un peu de pied, et quelques basses bien senties. Dire cela, ça serait ne rien dire de la fulgurance de cet EP.
L’une des grandes réussites de cette dernière sortie, est sans doute la force de la lenteur de l’album. Il se dégage quelque chose, bien évidemment d’une certaine mélancolie, Oklou nous y a plutôt habitué, mais là, cette lenteur produit quelque chose par la répétition. Assez rarement un album ou un EP ajoute à l’écoute immédiate, une puissance et une force supplémentaire quand on le réécoute. C’est pourtant le cas de The Rite of May, qui infuse dans la répétition des écoutes. Plus on l’écoute, plus sa puissance est grande.
Sorte de narration mentale singulière qui acquiert par la lenteur et la répétition quelque chose d’une acmé toujours repoussée. The Rite of May change quelque chose en nous, il produit des jouissances et des joies. Le titre qui clôt l’EP, Friendless, est assez remarquable à cet égard. Des doutes de la première écoute sur où veut-elle en venir avec cette lenteur, à la joie sans borne que produit aujourd’hui la réécoute régulière du titre, Oklou réussi le pari d’agrandir en permanence la force de sa musique. Une sorte, au fond, de voyage intérieur, introspectif et sans limite.
Narration mentale dit-on, une sorte de road trip de l’imagination, qui produit sur le corps et l’esprit des sentiments bien réels. C’est assez rare pour le signaler, et c’est assez rare pour le saluer.
Oklou, a condensé en un EP, une sorte de force atavique de la pop music, tout en étant toujours ailleurs. Une musique innommable, mais une musique très simplement belle, touchante, et en ce sens absolument magique.
The Rite of May, c’est peut-être ça, au fond, la magie et la puissance de l’hybridation d’une musique qui ne cesse d’inventer et de se réinventer dans la beauté simple du monde.
The Rite of May de Oklou s’achète sur Bandcamp et iTunes ou bien s’écoute au choix :
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