Réminiscences de ruidosón sur le nouveau single de María y José
María y José est sans doute un des secrets les mieux gardés de l’underground mexicain. C’est un des nombreux alias d’Antonio Jimenez, producteur et vocaliste stakhanoviste de Tijuana qui s’évertue à explorer la pop un peu sous toutes ses formes depuis une dizaine d’années maintenant. Si son alias Toni Gallardo II l’identifie plutôt à une musique club dans la veine du label de Matias Aguayo Cómeme, Antonio est aussi La Fiebre X lorsqu’il devient reggaetonero, ou encore El Capricho au moment d’incarner une dream pop expérimentale désenchantée merveilleusement illustrée dans son album It’s Always Sunny In Mi Cabeza.
Au milieu de toutes ces personnalités se trouve donc celle qui nous intéresse plus particulièrement aujourd’hui : María y José. Ce projet fait part du travail d’Antonio que l’on assimilera volontiers au ruidosón. Genre de musique électronique expérimentale mexicain de bedroom producers né au début des années 2010, le ruidosón mélange culture noise (ruido = bruit) avec une imparable utilisation et relecture de la cumbia et du tribal. Conceptualisé par le groupe mythique Los Macuanos, le mouvement ruidosón compte (comptait ?) peu d’artistes bien identifiés : Siete Catorce, Los Macuanos, Santos et María y José en tête de liste. On peut citer également le label Lowers comme un héritage du style en question.
« Tué » lors de l’événement Destrucción Ruidosón organisé par la plupart des artistes suscités en 2016, il est plaisant de voir des résurgences de ce genre encore maintenant et chaque sortie de María y José promet d’en être.
C’est en effet le cas avec Mala Hierda, nouvel EP attendu du producteur maintenant basé à Monterrey au-dessus duquel plane le fantôme du ruidosón.
Mala Hierba parle de la situation actuelle dans laquelle nous nous trouvons en raison de la pandémie mondiale. Agitation et incertitude dans le futur et pression sociale pour être quelqu’un à cette époque.
María y José
Mala Hierba trata sobre la situación actual en la que nos encontramos debido a la pandemia global. Intranquilidad e incertidumbre en el porvenir y la presión social de ser alguien en esta era.
María y José
Le premier sublime et mélancolique single, « Lagrimas », sorti il y a quelques semaines, voit María y José chanter ses peines avec une voix méconnaissable sur un rythme de cumbia teinté de soukous. Nous présentons aujourd’hui le second single éponyme « Mala Hierba », relecture torturée de l’emblématique rythmique du tribal guarachero. Le genre, d’habitude plutôt festif, se mue ici en une ballade obscure et poussiéreuse sur laquelle Antonio nous raconte une histoire saturée à peine audible.
L’EP comprend également une collaboration avec Siete Catorce, témoin de la rencontre exceptionnelle du génie des deux producteurs.
Mala Hierba de María y José sera dispo partout le 10 novembre, et vous pouvez déjà le précommander et recevoir les deux premiers singles dès maintenant sur Bandcamp.