C’est pas la capitale, c’est Du Cœur Records bb
Définitivement il se passe un truc du côté de Marseille, pas qu’on vous encourage à aller gentrifier la ville comme 50 % de la scène artistique centralisée sur Paris, mais clairement il se passe un truc. Vous me direz ce n’est pas complètement nouveau, certes, mais il semble y régner une définitive vitalité qui fait beaucoup de bien, et à l’art contemporain, et à la musique, et à la fête, et globalement à tout ce qui nous semble vital dans ces temps d’inévitables privations et négociations avec nos désirs et nos angoisses.
Du Cœur Records est un label dont on vous a déjà parlé et sur lequel on retrouve sans doute l’une des plus talentueuse et prometteuse djette de la scène française et européenne du moment, TTristana (fka p6r6r6k), dont on vous encourage à regarder le set pour le festival Le Bon Air. TTristana est d’ailleurs présente sur l’EP dont il est question ici pour un remix rugueux et sans concession qu’on a très envie d’entendre à nouveau sur un vrai dancefloor.
Le label marseillais nous propose donc une petite respiration, et on sait comme le souffle est important ces derniers temps. Un EP d’Anthony No Limit « un peu fifou » comme on disait dans les années 2000, et ça n’est peut-être pas un hasard puisque ce projet intitulé Amour et Désespoir revisite les tubes rave et eurodance de ces années 90/00 précisément, le tout chanté en français.
Alors on se dit forcément : « encore un EP qui revisite l’eurodance, super… », c’est un peu dégoulinant en ce moment… et précisément non, ça marche ici très bien et ça ne fait pas redondance avec ce retour des années 2000 un peu partout sur les internets.
Le chant en français, rajoute sans doute, un cap, une touch, à cet EP d’Antony No Limit, alias Antoine Josset, artiste et vidéaste. Trois clips sont à venir en parallèle de l’EP, celui du titre « Les Yeux d’Antony » est déjà dispo, visible ci-dessous :
Amour et Désespoir a quelque chose de cette fête déjà presque oubliée, de la trentaine qui arrive et des adolescences dans les années 2000, ce moment faussement naïf où tout le monde faisait semblant de croire qu’en changeant de siècle on allait changer de paradigme et que la technologie allait nous libérer du capitalisme et du travail. Ou au contraire que tout était simulation.
Résultat aujourd’hui, quasi re-confinés sur tout le territoire, on se retrouve dans nos chambres de grands avec cet EP et cette envie de danser un peu poisseuse dont on ne sait pas trop quoi faire.
Il y a, à n’en pas douter, quelque chose d’une nostalgie un peu emo dans ce projet, mais il y a aussi quelque chose d’un maintenant qui essaie toujours de s’écrire et de se définir, d’une fête qu’il reste à retrouver ou à ré-inventer.