Le nouvel EP lucide, sombre et introspectif de Jesza pour Pelican Fly
Jesza marque la fin d’une année chargée en sorties avec un dernier EP sur Pelican Fly avant l’exercice de l’album. Intitulé Humanity, ce nouvel EP à venir sur le mythique label belge dévoile encore un peu plus la large palette musicale du jeune producteur français. Release après release, Jesza prend des risques, expérimente, et montre qu’après tout sa musique n’a ni case, ni barrière à craindre de s’affranchir.
Lors de la sortie de son debut EP sur Pelican Fly, Club Distorsion (2018), la voie de cette première sortie avait été pavée et préparée par ses imparables packs d’edits dévoilés au compte goute sur les mois précédents la sortie. Sur Club Distrorsion, les années de producteur de rap de Jesza et son attrait pour la musique club défricheuse de Pelican Fly fusionnent à merveille.
Deux singles clippés et trois EPs plus tard, 2020 aura vu le travail de Jesza s’enrichir considérablement : de l’énervé 01.05 (au clip façon unboxing à revoir sans modération, OÙ SONT CES PATCHES ?), l’ambiant Journey, le contemplatif et parfois lo-fi What Difference Does It Make , le chant (anglais et français) et l’utilisation de guitare sur Solo et Bury Me in the Clouds. Autant d’aventures qui auront affiné et affirmé le son de l’affilié Pelican Fly.
« Humanity » ou la musique réincarnée de Jesza
À l’écoute de son nouvel EP Humanity, on se retrouve en quelque sorte projeté dans l’état d’esprit du producteur au sortir de cette étrange année 2020. « Hard Times Equals Hard Music » peut-on lire sur la note presse accompagnant le projet. La maxime vise juste. Rêche, saturé, vrombissant, qui donne furieusement envie de danser et parfois complètement emo dans les solo de guitare ou le chant (pas de Jesza cette fois), l’EP balaye le spectre des émotions. Résolument introspectif pour son auteur, Humanity transcrit la lucidité de Jesza sur le contexte qui l’entoure et qui a eu un effet sur la composition de ce projet.
Si le morceau d’ouverture éponyme traduit une humanité désincarnée sur un rythme aussi oppressant que les injonctions énoncées tout au long de celui-ci; l’EP se clôt plus tard sur « Wolves », un morceau en partie chanté et dont la forme narrative est à la première personne. Pensé comme un zoom arrière, l’EP va donc du plus général et abstrait au particulier, ou l’inverse, selon le sens de lecture. En écoute en haut d’article : le titre « Cycle » passe d’un sentiment à un autre, la mélodie de guitare et la trap aérienne laissant peu à peu place à une basse saturée et à une rythmique plus techno et sombre.
Pour couronner le tout, un remix de l’emblématique Brodinski du titre « Humanity » ferme la marche , transformant l’agressivité du morceau club d’ouverture en un lent banger trap syncopé.
Humanity EP de Jesza sort sur Pelican Fly le 18 décembre. Pré-co sur Bandcamp.