Lost Highlands, premier album de Jeebrahil sort le 05 Juillet prochain. Pour fêter ça, avec le label Noircity il organise une release party au Bliss Paris (Food Love and More). L’occasion pour nous de rencontrer ce personnage atypique dont l’univers musical est partagé entre l’Électro, le Hip-hop et le Gwoka. Rendez-vous pris dans un café à Etienne Marcel, un dimanche après-midi pluvieux, autour d’une bière et d’un thé à la vanille.
Jeebrahil : l’histoire d’un mec qui plaque son job pour sortir un album
Jeebrahill c’est ce genre de personnage à part: une carrure imposante mélangée à une sensibilité dominante. Nike Vandal aux pieds ; chemise Crooks and Castles, et couvre-chef sur la tête, le monsieur se livre. Sans concession. Début 2012, sur un désaccord, il quitte le job de webmaster qu’il occupait chez un partenaire de Microsoft pour faire une pause et se consacrer presqu’entièrement à la musique, « parce qu’il le fallait » et « qu’à un moment, il faut concrétiser ses projets ». Rien que ça, ça en dit long sur la détermination de l’homme. Mais il faut quand même remplir le frigo et payer un loyer. En parallèle, il continue donc de travailler en freelance comme Chef de projet web. Dans cette optique, il se rend à Londres voir une amie pour qui il doit construire un site internet. Une excursion très « formatrice », qui lui a apporté une « ouverture d’esprit » et « énormément d’inspiration » pour ses projets musicaux (il n’a pas eu peur de dépenser 300 pounds en vinyls…).
Année 2012 : « Noircity, c’est la famille »
En février 2012, à son retour sur le territoire français, l’ami participe au Hip Hop Kreyol Live Session au Centre Barbara Goutte d’Or avec ses amis Monk et Akuji (membres du quatuor SineSquare). L’accueil du public le conforte dans l’idée de persévérer. Au printemps 2012, le boug continue de lâcher des remix sur internet mais le déclic s’opère avec celui de « L’Eau qui dort » (Artik, Ripklaw et GIDE 6000) initialement sur la face B de Slum Village. Par l’intermédiaire des homies de Detroit Concept, il avait côtoyé Ripklaw (Directeur artistique de Noircity) qui lui propose de rejoindre l’équipe de la ville noire. « Noircity, c’est la famille, une bande de potes » qui lui permet « d’avoir un retour sincère sur son travail, car personne ne se fait de cadeaux dans l’équipe ». L’union fait la force, « on avance tous ensemble et on se soutient les uns, les autres ». Ses remix continuent de bien fonctionner et tournent sur les radios, playlists et blogs du monde entier: en Corée, en Australie, Tanzanie, aux États-Unis ou au Japon… Les remix d’Erykah Badu (notamment celui de Honey dispo ici) permettent au beatmaker de garder les deux pieds dans le jeu…
(structure créée par Artik, dont vous pouvez retrouver l’interview ici).
Lost Highlands : du hip-hop, de l’électro… et du gwoka !
Lassé de toujours lâcher des remix sur Soundcloud, Jeebrahil commence à travailler sur un premier vrai projet ; même s’il a horreur de ce mot car « trop vague, pas assez précis, et vulgarisé ». L’aventure Lost Highlands prend forme et se construit à travers le temps. Initialement un EP, celui-ci se transforme en vrai album. Un album qui mêlera Hip-hop, Électro et Gwoka. Ses 3 sources d’inspirations principales. Le Gwoka ? C’est la musique traditionnelle guadeloupéenne (dont les figures de proue sont Vélo et Guy Conquette). Le Gwoka est né à l’époque de l’esclavage lorsque les esclaves après leur dure journée se relâchaientet perpétuaient la musique de leurs ancêtres. Jeebrahil, lui, a découvert la musique grâce à sa famille qui le pousse au Gwoka à 5 ans. Il devait donc « lui rendre hommage » pour son premier album. En live, c’est son comparse Akuji qui s’occupe du tambour.
Ainsi, Jeebrahil, c’est un peu et surtout l’inventeur du AmbientHopKa, dont le premier vrai album s’intitule Lost Highlands. Un vrai projet instrumental, créé de toutes pièces, qui ne se base sur aucun sample et qui n’est accompagné d’aucune voix. Une volonté de l’artiste qui veut que « chacun se réinterprète sa musique et se façonne son univers ». Son propre « paradis perdu » en quelque sorte, son Shangri-la… Mais à quoi peut-on s’attendre avec Lost Highlands? Tout simplement à du « Hip-hop mélangé avec de l’Électro, sur lequel on rajoute une teinte de Gwoka ». Un projet qui a pris une année entière pour être finalisé. Au total: 9 titres (d’où les neuf vignettes constituant l’artwork de l’album désigné par Jeebrahil himself). Pourquoi neuf? Parce qu’il est « attaché à ce chiffre », qu’il est né le 9 juin, qu’il était « fan de Jean-Pierre Papin à l’époque marseillaise » et que c’est le « numéro que portait Jordan en 92 à Barcelone ». Au final, Lost Highlands est un projet qui lui ressemble, construit de A à Z, qui rend hommage à ses origines guadeloupéennes. 56 minutes pour voyager. 56 minutes pour s’évader. Un projet qu’il rêverait plus tard de « sortir en vinyle » pour pouvoir « le remettre en mains propre à ma mère et la rendre fière »… Maintenant, il veut faire vivre cet album en le défendant sur scène. En live. Et partir à la rencontre de son public. Sans trop entrer dans la confidence, il aimerait aussi « collaborer avec des MC’s ou chanteurs… » L’histoire ne fait que commencer.
Rendez-vous pris le 5 juillet pour écouter l’abum au Bliss… toutes les infos ici.
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